vendredi 17 janvier 2014

Retombée post-noël

Voilà, décembre s'est terminé depuis... ah oui, déjà deux semaines. Mais c'est seulement maintenant, je crois, qu'on en mesure l'impact en librairie.
Maintenant les cartons de retour s'amoncellent, pas tout à fait scellés dans l'espoir que cette petite place, là, dans le coin, puisse accueillir un énième ouvrage avant la date fatale. Maintenant, la caisse enregistreuse a le temps d'être refermée entre deux achats, et le petit "clic" à son ouverture n'est plus un bruit de fond noyé dans un brouhaha perpétuel. Maintenant, les étagères paraissent drôlement ordonnées, depuis qu'on a le temps de maintenir méthodiquement chaque tranche sur une ligne égale à l'autre. Maintenant, quand un client demande un conseil, on se rend compte que, fichtre, c'est le premier de la journée et qu'il est 15h.
C'était fou de voir le décompte de ce côté du comptoir et d'apprécier l'effervescence, voire la panique, qui gagnait un peu plus de terrain chaque jour. Noël c'était les demandes incongrues. Auriez-vous un livre sur l'exploitation des pépins de poire dans la période alto-médiévale ? Auriez-vous quelque chose pour mon fils qui lit beaucoup ? Il a lu tous les One Piece. Est-ce que vous avez un beau livre, de qualité, avec des photos, sur les clés Allen ? Voilà, je cherche un roman, quelque chose de bien, avec des beaux paysages, une histoire d'amour, des lamas, des Mercedes Benz, de l'aventure dans une jungle perdue, un cire-godasse, un repasse-limaces, un tabouret à glace, et qui ne fasse pas plus de vingt pages, vous auriez ça ?
Et que serait tout cela sans les papiers cadeaux ? Ce fameux papier qui ne se plie jamais comme il faut, ce scotch qui colle autant sur vos doigts que sur le reste, et qui, nom d'un chien, rend toujours l'âme quand c'est votre tour de vous en servir, pendant que vous sentez le regard inquisiteur de votre collègue derrière vous, et celui, pressé, du client, qui ne peut s'empêcher de se coller de plus en plus au comptoir, de peur, sans doute, que nous ne gardions pour nous les précieux bouquins. Au final, c'est presque suant de fierté qu'on remet au dit client les fameux cadeaux. Et voilà, déjà le 25 décembre est passé, encore quelques efforts jusqu'au 31, jusqu'au 1er, premier jour de repos par ailleurs, de dodo, devrais-je dire, quand la pression retombe. 
Bref, Noël, c'était quand même bien.

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